POUCHAIN Jacques
Jacques Pouchain naît à Paris en 1927 (ou selon certaines sources 1925 ou 1929). Il étudie d’abord l’architecture à Paris, puis fréquente l’Académie de la Grande‑Chaumière, attraction artistique dans la capitale, où il se forme à la peinture et à la sculpture. Vers 1951, il quitte Paris pour s’installer dans la Drôme, aspirant à devenir peintre abstrait.
Dans les années 1950, Pouchain rejoint la faïencerie Faïencerie Coursange au Poët-Laval (Drôme) : de 1951 à 1957, il est responsable de l’atelier de décoration-modélisme, où il y acquiert les rudiments de la céramique utilitaire (vaisselle, vide-poches) et développe un goût pour la forme, la couleur, le motif stylisé (oiseaux, fruits, soleils). Cette période marque un tournant : il passe de la peinture pure à la céramique comme médium principal.
Vers la fin des années 1950, Pouchain fonde son propre atelier à Dieulefit, dans la Drôme. Il y installe l’atelier, le four et une salle d’exposition. Là, il mène deux productions : d’une part une poterie utilitaire — pièces uniques décorées gravées et émaillées — et d’autre part de la « céramique d’art », plus libre dans la forme et dans le décor. Il utilise notamment un émail blanc associé à de l’oxyde de manganèse pour ses décors gravés.
Au fil des années 1960 et 1970, l’œuvre de Pouchain s’oriente : ses motifs anthropomorphes et zoomorphes (animaux stylisés) se mêlent à une abstraction plus affirmée. Il s’intéresse aux thèmes de la féminité et de la fertilité dans ses créations. Parallèlement, il ne néglige pas la peinture : ses toiles abstraites sont qualifiées de « dépouillées, austères ».
Pouchain participe à de nombreuses expositions : par exemple, l’ Exposition internationale de céramique contemporaine au Musée Cantini à Marseille en 1965, et la première Biennale de Vallauris en 1968. Dans les années 1990, en tant que premier adjoint chargé de la culture à la mairie de Dieulefit, il fonde avec Serge Emiliani la Maison de la Terre, qui accueille bientôt la « Maison de la Céramique », un centre de formation agréé. L’œuvre de Jacques Pouchain est présente dans de nombreuses collections publiques : la Ville de Paris, le Musée d’art moderne de Paris, le Musée de Valence, le Musée de Marl (Allemagne), l’Université de Boston (USA) et d’autres. Les collectionneurs de céramique apprécient particulièrement ses pièces pour leur originalité et leur qualité.
Jacques Pouchain meurt en 2015 à Valence, dans la Drôme. En 2018, une rétrospective lui est consacrée au Poët-Laval.
