Après des études aux Beaux-Arts, Raphaël – dont Joséphine Baker sera l’une de ses premières clientes – s’installe comme décorateur dès 1934 ; s’il répond aux commandes privées dans l’esprit de son époque, il sait faire valoir une touche neuve, tout individuelle. L’après-guerre ne fera que confirmer la légèreté qui émerge de ses créations. Sensible à l’esprit décoratif scandinave, il mêle à l’économie des moyens une recherche du confort.. Entre des commandes pour des décors de paquebots (réalisées en duo avec André Arbus) et ses premiers « chantiers officiels », Raphaël se refuse à la fabrication en série et continue à estampiller ses meubles. Au sortir des années 50, son agence connait un afflux considérable de commandes publiques : à une époque où l’État se soucie de la notion d’image de marque liée à celle de service, ce seront tout à tour des décors des bureaux de Poste (rue d’Ulm, rue du Louvre), des ambassades, des résidences universitaires (celle d’Antony notamment avec Jean Prouvé et Serge Mouille), l’Assemblée nationale et finalement le rez-de-chaussée et l’aile gauche de l’Hôtel de Ville de Paris. Inimitable, par son style, Raphael est considéré aujourd’hui comme l’un des plus grands décorateurs français du XXeme siècle.